Découvrir l'escalade en Ariège
L’escalade en Ariège
Escalader, grimper les rochers est une activité qui peut paraître impressionnante et pourtant accessible à tous !
Je vais vous raconter dans ce petit texte comment j’ai découvert l’escalade et pourquoi je suis venu m’installer en Ariège, ce beau département pyrénéen.
J’ai vécu mon enfance non loin de la montagne des Pyrénées, du côté de la vallée d’Aspe et Ossau.
Petit, je partais souvent randonner avec mes parents, et dès que l’on croisait un bout de caillou il fallait que je grimpe dessus. Mon père m’a montré quelques rudiments d’escalade, et nous adorions descendre les cours d’eau en sautant de rocher en rocher. Je pense que tous ces moments passés en montagne ont stimulé mon envie de vraiment apprendre l’escalade.
Je décidais d’intégrer un club d’escalade et de montagne. Là, j’y fis la rencontre d’un de mes futurs meilleurs amis, qui était moniteur d’escalade, et qui me transmis sa passion de la grimpe !
Ainsi, il m’apprit toutes les techniques pour grimper "en tête" et devenir autonome. Nous allions nous entrainer deux à trois fois par semaine en salle d’escalade ou sur les falaises à proximité.
Nous partions régulièrement en week-end pour découvrir de nouveaux spots de grimpe, des nouveaux rochers ayant chacun sa propre ambiance et de très beaux paysages, notamment en Espagne qui n’était pas très loin de chez moi.
Après quelques années de pratique, je décidais de passer mon diplôme d’État pour devenir moniteur à mon tour.
J’avais entendu parler de l’Ariège, au travers de mes rencontres, de sa nature et son côté sauvage et des nombreuses falaises ombragées, on m’a dit que c’était le 5ème département français en terme de nombre de voies d’escalade ! Un beau terrain de jeux en somme !
Il y en a pour tous les goûts !
- "Du bloc", sorte de gros rochers (de moins de 4m de haut), que l’on trouve sur 2 secteurs (Laramade dans le Vicdessos et Orlu dans les vallées d’Ax).
- "Des couennes", qui sont des falaises d’une longueur de corde (généralement moins de 30m de haut). Il y en partout ! Les grandes classiques sont : Calamès (proche de Tarascon sur Ariège), tous les spots de la vallée du Vicdessos (et ils sont très nombreux), mais aussi sur les vallées d’Ax etc…
- Et "des grandes voies", falaises de plusieurs longueurs de cordes qui peuvent mesurer de 50m à plus de 1000m de haut dans notre coin. Les deux endroits renommés pour leur beauté et leur style sont les Quiés de Sinsat et la Dent d’Orlu.
Je rencontrais rapidement toute une bande de copains assoiffés d’escalade qui passaient le plus clair de leur temps de leur vie à grimper ! Un idéal qui me paraissait pas mal !
Maintenant, en tant que professionnel, je transmets à mon tour ma passion. Installer dans le Tarasconnais, mi-chemin entre les différents sites, cela me permet de pouvoir vous faire découvrir facilement les joies de la verticalité !
Si vous venez en famille, nous irons découvrir le bloc. Plus facile pour apprendre les gestes et l’équilibre nécessaire pour être à l’aise, l’autre avantage et de l’on peut essayer autant de fois que l’on veut les différents passages. De plus il est facile de sécuriser le grimpeur grâce à des "crash pads" (matelas de réception) et une bonne "parade" (techniques pour accompagner la chute du grimpeur). Ainsi petits et grands peuvent partager un bon moment d’escalade sur ces gros rochers éparpillés sous la fraîcheur de la forêt !
La falaise école, c’est l’endroit idéal pour se familiariser avec la hauteur et les techniques de sécurité nécessaires. Vous pouvez venir entre copains et nous apprendrons à utiliser le matériel (baudrier, corde, mousquetons, assureur, etc.) pour que tout le monde se sente à l'aise. Il est possible de grimper à différents niveaux, débutant ou sportif ayant déjà pratiqué, le plaisir se partage en équipe ! Quel bonheur de faire corps avec la roche et de monter, de réussir à trouver l’équilibre, le bon mouvement qui va nous permettre de grimper jusqu’en haut de la paroi !
La grande voie, c’est un cap vers l’alpinisme, le but est de grimper des hautes falaises de plusieurs centaines de mètre ! Réservé aux personnes ayant déjà de l’expérience en escalade, cette pratique reste accessible à tous les grimpeurs qui veulent gravir des sommets ! Pour cela nous devrons apprendre des techniques de cordée, où le grimpeur devient assureur et l’assureur devient grimpeur à chaque relais. Ici, la sensation de hauteur est décuplée, en Ariège il est possible de s’initier à la grande voie sur les falaises de Calamès et de la Roche Ronde (environ 150m de haut) ! Une belle aventure en perspective !
Comme vous le voyez, l’escalade est une activité accessible à tous ! Il faut juste franchir le pas !
Pour plus d'information ou des demandes personnalisées, contactez-moi directement au 06 65 16 89 82 ou inscrivez-vous à la centrale de réservation de Speleo-Canyon-Ariege.
A bientôt en Ariège !
Stéphane Degouge
Bivouac spéléo au Bufo Fret
Deux jours sous terre dans le réseau du Bufo Fret
Une expédition qui se prépare
Revenons à la racine de la chose ; qu'est-ce qu'une expédition ? D'après le Larousse, une expédition c'est entre autre ; "Voyage scientifique dans un pays éloigné ou difficile, ou voyage touristique plus ou moins important ou mouvementé ; hommes et matériel participant à ce voyage : Expédition au pôle Sud." Certes, nous ne sommes pas partis au pôle sud mais pour ce qui est de la partie mouvementée pourquoi pas. Bivouaquer dans le réseau du Bufo Fret, ce n'est pas rien. Olivier était le premier motivé par l'aventure, il a embarqué avec lui son fils Baptiste et Benoît un ami. Sandrine est venue se greffer également pour participer au projet. A la dernière minute, Morgan a vu passer l'évènement sur les réseaux sociaux et sans hésiter une seconde est venu compléter l'équipe. On avait notre équipe motivée, il nous restait à assurer la logistique. Il a fallu rassembler le matériel nécessaire ; combinaisons, harnais, casques, lumières, duvets... Et aussi la nourriture pour deux jours sous terre. J'étais en charge de préparer à manger pour le groupe et d'assurer la couverture médiatique de l'évènement, appareil photo au poing. Rod est parti plusieurs fois en reconnaissance sur le terrain, il a repéré les endroits clés et l'emplacement du bivouac. On s'est donnés rendez-vous à Bugarach le samedi matin, 10h.
Ensemble, on s'est occupés de conditionner les affaires. Les duvets, les fringues de rechange, la nourriture, les cordes et trousse de secours. C'est compliqué de conditionner les sacs pour une expédition comme celle là. Il ne faut rien oublier mais il faut le minimum, car les sacs en spéléo demandent une attention et une gestion particulière. Les sacs, il faut les emmener, et ce n'est pas une mince affaire à travers les entrailles de la Terre. Rod nous expliquait la gestion des sacs, sorte de troisième bras pour le spéléologue. On a réussi à avoir un nombre de sacs acceptable, avec tout ce qu'il nous fallait dedans. On s'est mis en route pour l'entrée du réseau du Bufo Fret.
Premier jour sous terre
Une courte marche d'approche nous a mis dans le bain direct, l'entrée de la grotte était là. Tête la première on se jette dans l'inconnu. Au début l'excitation et le management des sacs dominent l'activité. On arrive dans "le lac des lutins", on barbote dans l'eau, la roche nous donne quelques avants-goûts de ce que la nature sous terre peut nous offrir mais pas de lutin. On mange un morceau près du lac. C'est le moment de la première remontée sur corde. Et oui, l'originalité de ce réseau est de remonter dans la montagne.
Monter sur corde c'est une chose, notre équipe a été bien briffée par Rod, on s'économise, il n'y a aucune performance à suivre, il faut maîtriser la technique afin de remonter sans se cramer complet au début de l'exploration du réseau. Mais monter les sacs c'est encore une autre paire de manche. Un équipier monte, il est suivi d'un sac au bout d'une corde monté à la poulie. Ce passage fini, on attaque la section dites de "Pearl Harbor". Un peu plus technique, il faut se faufiler dans un passage plus étroit en se faisant passer les sacs. Une belle action ! L'esprit d'équipe est au beau fixe, on rigole, on transpire, les sacs passent d'une main à une autre, on monte dans le réseau et on arrive au "Grand Balcon". A partir de là, vacances ! Les sacs sont montés dans la "Galerie des Sables", lieu de notre bivouac et nous pouvons repartir explorer le réseau.
Une petite montée sur corde encore et nous entrons dans la "Galerie des piques". L'ambiance est superbe, nous sommes sept explorateurs sous terre, des concrétions partout s'agencent comme des représentations théâtrales de mère nature, à chaque pas on découvre de nouvelles formes. C'est assez grand et pour se repérer Rod a emmené avec lui sa tablette et une version PDF de la topographie du réseau qu'on peut agrandir à 400%. C'est beau la technologie !
On découvre amusés les noms donnés aux différentes parties du réseau, pas toujours drôle comme "la peste brune" ou plus enjoué ; "le réseau boubou". Pour l'instant il semblerait qu'on soit dans la "Galerie des intraterrestres". On continue d'avancer, on passe de salles assez vastes à des sections plus étroites, on fait attention où l'on met les pieds. Des fois de grandes failles creusent le sol et on n'en voit pas le fond. C'est l'aventure !
Dans la "Galerie des petits gris", on arrive au grand toboggan d'argile. Avant d'y aller Rod nous annonce qu'il n'a pas été plus loin dans ses explorations précédentes de la cavité. Il est, comme nous, face à l'inconnu et donc face à la découverte. Remonter un toboggan d'argile n'est pas la meilleure idée que tu aies jamais eu. Rod trouve un passage, on se faufile, on arrive face à un laminoir, passage qui peut être large mais bas de plafond, on y est obligés de se déplacer en rampant. On sort de là au-dessus du toboggan, pari réussi ! On continue, grisés par la découverte et l'inconnu.
Se repérant avec la tablette, on arrive à savoir qu'on fait ce grand virage à 360°, pour l'instant ça va, tout le monde a le sourire, tout le monde veut continuer. Mais au bout de quelques instants on se trouve face à une crevasse où l'on avance en opposition, avec un peu de gaz sous les pattes et il semble que devant on ne puisse plus aller bien loin sans s'exposer dangereusement. Rod prend la décision de faire demi-tour, nous expliquant que c'est le lot des spéléologues de devoir renoncer sans avoir vu le fond. Il est rare de voir le fond. On fait donc le chemin inverse, on remonte ou descend des cordes, on arrive au bivouac. La notion du temps a complètement disparue dans notre équipe.
Au bivouac, il est question d'installer un endroit repéré avant par Rod pour le coin pipi, d'enlever les combis pour se mettre des habits secs, de préparer le repas. Sur une bâche on étend une belle nappe, on dispose les vivres. Le saucisson, la saucisse de foie, les anchois marinés à la provençale, quelques radis, des tomates cerises, des olives, un fromage de chèvre et un toudeille vache-brebis, la soupe de poireaux pommes de terre, recette de ma grand-mère, chauffe sur un réchaud. On mange de bon appétit, tout le monde a le sourire mais la fatigue est présente. On a crapahuté huit heures dans le réseau et quand la soupe arrive elle est appréciée par tous. Un petit verre de Gaillac pour remettre les plus vaillants sur pied, on se marre autour de la table, on se remet d'une belle journée en exploration. On installe le bivouac, une tente collective est amarrée au milieu de la belle "galerie des sables", tous nos explorateurs s'y installent sauf Baptiste décidé à affronter seul la nuit sous terre mais quand même juste à côté des autres.
Deuxième jour sous terre
La nuit fut marquée de sporadiques ronflements non identifiés, l'ours des cavernes peut être ? On ne s'est pas réveillé tôt, on a pris le café et un petit déjeuner, puis on a rangé le campement, reconditionner tout dans les sacs devenus plus légers. Le but est de ne laisser aucune trace de notre passage afin de ne pas déranger le monde souterrain. Avant de repartir de la "Galerie des sables", on va pousser un peu dans cette galerie, voir ce qu'il y a plus loin.
On passe dans un laminoir et on arrive dans une belle petite salle où la roche prend des formes insoupçonnables. Plus loin le laminoir est trop étroit pour qu'on puisse s'aventurer dedans. On fait demi-tour et on revient à notre bivouac. L'exercice de reconditionnement effectué, on peut descendre les sacs au carrefour entre le chemin du retour et les cordes pour monter jusqu'à la "Galerie des piques" d'où on pousse jusqu'à la "Galerie blanche".
Ce qui est superbe dans le réseau du Bufo Fret, c'est que chaque galerie possède un style bien particulier, le paysage n'est jamais le même et on découvre sans arrêt les différents paysages cavernicoles. La galerie blanche, quasiment inconnue pour Rod, est assez resserrée, accidentée, de belles concrétions finement ciselées s'étendent dans la roche, l'ambiance y est plus électrique. On monte, on passe en opposition quelques endroits et puis on se retrouve au puits.
Difficile d'avancer plus, on fait demi-tour. Nous retrouvons les sacs et l'emplacement est idéal pour un pique nique du midi. Il ne nous reste plus qu'à retraverser "Pearl Harbor" dont le souvenir restait vivace chez nous. Étrangement la descente s'est faites très rapidement et sans grandes difficultés. On a retrouvé le lac après avoir descendu en rappel ce que la veille on montait au bloqueur. On a retrouvé la sortie sous un grand soleil, sous les sacs la plage et on est redescendus à la voiture pour se changer, ranger le matos, boire une bière et échanger avec le sourire sur cette sortie.
Une expédition comme celle-ci ne laisse pas indifférent. La notion du temps s'échappe, les téléphones n'existent plus, le lien avec l'extérieur est complètement coupé, on est dans un monde hostile et étranger, loin de la maison. On fait face à soi même, ses peurs et ses envies mais on est bien entourés. C'est une belle expérience et un intense morceau de vie. Avec la bonne équipe, c'est un plaisir partagé ! Si vous aimez l'aventure et la découverte, n'hésitez pas à vous renseigner sur nos prochaines expéditions en bivouac !
Texte, crédit photo, dessin et vidéo : Arthur Serres
Expédition en famille à la grotte de Siech
La grotte de Siech, la spéléo familiale
La grotte de Siech ne nécessite pas de faire de rappel ou quelque technique de corde que ce soit. Non, la grotte de Siech est une progression horizontale à travers une cavité pleine de merveilles pour les grands et les petits ! On a accueilli une famille avec deux pitchounes qu’on a habillé en mineurs sans pioches et on est partis voir les trésors de la grotte !
C’est un parcours facile où l’on découvre les incroyables formes que prend la roche sous terre. Des stalactites, des stalagmites, des colonnes, des fontaines d’eau potable, on trouve de tout dans la grotte de Siech ! Remplie des beautés insoupçonnables du monde souterrain, tout le monde s’en trouve émerveillé.
C’est un périple à travers les âges de la Terre. Nos pitchounes écoutaient fascinées Rod parler de la formation géologique des montagnes, ancêtres de notre monde. Un voyage à travers le temps, une découverte, un dépaysement, une aventure avec toute la famille, des plus petits aux plus anciens. Pour une sortie familiale unique, n’attendez plus et venez avec nous le 29 mai 2019 dans la grotte de Siech !